Dernière version 3 – 13 juillet 2017 Rétrospectif/ actualités arméniennes - 2016-2017 Aline Dedeyan

- Le mapping arménien. Cinq grilles. (1) Situation politique, économique, sociale (échanges et relations) et démographique en la République démocratique d’Arménie (RdA), Prés. Serge Sarkissian et élections en vue. (2) La situation dans le Haut Karabakh/Artsakh, Groupe de Minsk, confit gelé, etc. (3) La Diaspora arménienne dans le monde entier. (4) Les questions arméniennes sur les plateformes internationales. (5) Stratégies et négationnisme turco-azéri., (6) alliance politique avec autres minorités chrétienne – et les Kurdes –Bien que décimés par l’empire ottoman -

1. Tant dans la région du Caucase que dans la communauté internationale, l’impact géopolitique du tandem turco-azéri sur l’Arménie, (République démocratique (RdA), le Nagorno Karabakh (NK/Artzakh) ainsi que sur la Diaspora arménienne est considérable. A savoir, deux Etats turcophones laïques, d’un islam modéré mais fortement enraciné, riches et puissants, gouvernés par des régimes oligarchique (à des degrés différents) bien en deçà des normes d’Helsinki – état de droit, valeurs/éthique démocratiques, respect et jouissance des droits de l’homme…

2. Si la Turquie s’enferre dans le déni du génocide arménien - non reconnu, assumé et réparé – elle réussit à la force de ses lobbies, implantés et opérationnels partout dans le monde avec l’appui inconditionnel de l’Azerbaïdjan. Un négationnisme sans équivalent, sans précédent, donc, sans jurisprudence dans l’histoire de nos civilisations. Quant à Azerbaïdjan, déterminée à récupérer le NK/Artsakh, elle alimente le conflit par une guerre froide contre la République auto-proclamée d’Artsakh.

3. Suite à l’effondrement de l’Union soviétique, les populations arméniennes sous administration azérie (ex-soviétique) pendant des décennies, opprimées et privées de l’exercice de leurs droits politiques, civils et culturels, désormais terrorisées par le déclenchement d’un deuxième génocide du même genre que le premier contre les populations/minorités arméniennes – comme les pogroms de Soumgaït, de Kirovakan, de Bakou et autres localités juste après le séisme catastrophique de 1988 – luttent pour changer les donnes et prenant leur destin en main –- l’indépendance de NK avec la création d’une République démocratique arménienne autonome – Artsakh.

3.1 Pour se libérer du joug azéri – Note : Azerbaïdjan en tant qu’Etat n’existait pas avant la décision de Lénine et Soviet suprême d’en faire une république soviétique en lui annexant Nakhitchevan et NK, fiefs de chrétienté dans l’empire russe – les Arméniens de NK font recours aux procédures légales de cessation de l’ex-URSS en organisant un referendum, exécuté en bonne et due forme, avec 99% de votes en faveur d’un NK autonome et arménien. En amont des accords et échanges régionaux directs (habitations et biens) entre populations azéries et arméniennes des zones frontalières.

3.2 Azerbaïdjan n’ayant ni voté, ni retenu la validité de ce référendum, refuse de reconnaitre ses résultats prévoyant l’auto-détermination des populations arméniennes de NK. Autrement dit, la constitution d’une deuxième République arménienne 2 indépendante. La réaction est immédiate. Recours aux armes et déclenchement des hostilités jusqu’à l’accord de cessez-le-feu, signé en 1994, sous pression internationale. Accord mettant momentanément fin aux hostilités par un blocus et une surveillance militaire aux frontières avec Azerbaïdjan en prévision d’une solution durable négociée.

3.3 Multiples rencontres – certaines au sommet - sous l’égide du Groupe de Minsk, et sa présidence tripartite – USA, France et Russie mandaté par l’OSCE et l’AG de l’ONU – ainsi que des rencontres directes et bilatérales entre leaders Arméniens et Azéries n’ont jusqu’à présent pas pu abouti à des accords de cohabitation pacifique. A savoir, la reconnaissance de la nouvelle République d’Artsakh, l’ouverture des frontières et le développement des échanges économico-commerciaux. Autrement dit, une normalisation des relations. En réglant, par ailleurs, le problème des réfugiés et des personnes involontairement déplacées ainsi qu’une appropriation légalisée des territoires ravagés par la guerre. Aucune des parties ne voulant céder une parcelle de ses droits, le conflit de NK est actuellement classé comme conflit gelé par ONU. Une sorte de guerre froide qui déstabilise les populations arméniennes condamnées à vivre sous menace et tensions, sans garantie de sécurité (et d’indépendance) permanentes – y compris des tirs sporadiques et des victimes aux frontières.

3.4 Cependant, nonobstant le blocus et le conflit, le NK, sous le nom d’Artsakh, s’est développé en une République parlementaire autonome créant son propre gouvernement et ses institutions nationales, entretenant, par ailleurs, des rapports sécurisés et assures avec la RDA. Malgré sa précarité, son retour à une gouvernance azérie et des affrontements militaires d’envergure n’étant pas envisageables, le statu quo d’insécurité perdure.

Note - L’OSCE et son groupe de Minsk restent bloqués par la non reconnaissance de l’Azerbaïdjan des interlocuteurs arméniens d’Artsakh comme partenaires légitimes (ayant droit) d’intervenir dans les pourparlers. Tout récemment, la participation d’Artsakh aux délibérations concernant aussi bien son présent que son avenir ont été obtenue alors que le principal négociateur, le président de la RdA a tenté d’accepter les conditions requises par le gouvernement azéri. (a suivre). Quant au rôle de la Russie, bien qu’il soir capital dans ce conflit, il demeure ambivalent et pour le moins double standard… PS Il suffirait que M. Poutine veuille, pour qu’Artsakh soit libre et reconnu. Mais cela peupourra compromettre son pouvoir, le grand voisin de l’Arménie se prévaut des enjeux géo- politiques en sa faveur en aidant et soutenant la RdA, sans pour autant froisser l’Azerbaïdjan et les Républiques islamistes le bordant.

3.5 De son côté, Azerbaïdjan ayant fait adopté de nombreuses résolutions au Conseil de sécurité, profite de toute rencontre bilatérale/multilatérale/ internationale pour réclamer le principe d’intégrité territoriale lui procurant des droits sur le NK, tout en accusant les Arméniens de crimes de guerre, de génocide, d’occupation, (le cas de Khojaly interprété à l’insu des faits réels), du non règlement du problème des prisonniers et des IDP - des positions contraires au principe de l’auto-détermination des minorités réclamé, à son tour, par les Arméniens. Ainsi, à chaque rencontre relative aux droits de l’homme des confrontations violentes (surtout les accusations 3 de l’Azerbaïdjan) se poursuivent. Note - l’AG a même qualifié le langage de l’Azerbaïdjan de heinous language, terme apparaissant pour la première fois dans le vocabulaire onusien.

3.6 Il est clair que l’attitude et le langage, autant vindicatifs qu’haineux, des autorités azéries renforcent en légitiment le négationnisme turc. En neutralisant, directement et indirectement, les réclamations, ainsi que les droits, tout aussi légitimes, des Arméniens.

4. Quant à la Turquie, sous la présidence de R.T. Erdogan et son équipe, aspirant à un empire aux reflets ottomans, dès 1991, l’apparition sur la scène internationale de la République démocratique d’Arménie (RdA) et, en 1991, son adhésion, à l’ONU et ses agences spécialisées, suscite de graves inquiétudes. Comment conserver le silence et l’impunité face à un nouvel Etat qui revendique la vérité, la reconnaissance et, par conséquent, des réparations au génocide arménien? Autrement dit, les droits des Arméniens énoncés clairement (et officiellement) au cours des rencontres politiques mondiales à l’AG de l’ONU, son Conseil de sécurité, à la Commission, actuellement Conseil des droits de l’homme – et nombre d’instances européennes, gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que la société civile.

4.1. Depuis la ratification de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (CPRCG) en 1948. Note : - Convention de l’ONU rédigée en grande partie par le Prof. Raphaël Lemkin, retraçant les procédures de déportations et d’extermination des minorités (largement basé sur les déportations – et ethnocide – des Arméniens et autres minorités chrétiennes dans l’Empire ottoman), les Rapporteurs spéciaux (RS) de la SousCommission de la lutte contre les mesures discriminatoires et la protection des minorités, d’autrefois, devenue la Sous-Commission de la lutte contre la discrimination et protection des minorités (aujourd’hui remplacée par les UPR- rapports périodiques universels), chargée de mettre à jour la Convention, mentionnent, dans divers rapports et notes, le génocide arménien comme le 1er génocide du XXe siècle.

4.2 N. Ruhashyankiko en fait état dans ses rapports (E.CN.4/Sub.2/L.583 et 416) et dans ceux d’avant. Ultérieurement et, nonobstant l’opposition des délégations turques ayant précédemment fait retirer un certain paragraphe 24, le dernier rapport (E/CN.4/Sub.2/1985/6) de 1985 du RS, Benjamin Whitaker, est adopté à la 32e session de la Sous-Commission, malgré les réserves de la Turquie. Ce rapport et son auteur mentionnent, une fois de plus, le génocide arménien, en l’inscrivant officiellement dans les documents et les débats de l’ONU. Note :- Ces deux derniers Rapporteur spéciaux de la Sous-com…, Ruhashyankiko et Whitaker, ont aussitôt disparu des scènes onusiennes).

4.3 Si la dissolution de la Sous-Commission sur les minorités est suivie d’une période relative d’accalmie sur la question du génocide arménien, dès 1992, les délégations officielles de la RdA rebondissent dans une nouvelle tentative de rétablir les faits, violemment démentis par des thèses négationnistes, pour enfin accéder à la phase de réparation après reconnaissance, et assurer l’indépendance de NK/Artsakh. Sont évoquées les cours internationales : La Cour internationale de justice, la Cour pénale 4 internationale (dont les articles 5.1.a, 6 et 7.b de son Statut relatifs au crime de génocide sont non rétroactifs, en contradiction avec la Convention de 1968 de l’AG sur l’imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité… et, encore, si l’Arménie est signataire de la CPI , la Turquie ne l’a ni signée, ni ratifiée)

5. Face à cette nouvelle situation, la contre-offensive de la Turquie ne se fait pas attendre. Sous forme de noyautage massif des acteurs étatiques aussi bien que non- étatiques – medias, académie, intellectuels, universitaires, parlementaires, classes politiques jusqu’aux chefs d’état – sous motif de liberté d’expression, d’opinion, le droit de mettre en question, de croire, de réinterpréter etc., en utilisant le révisionnisme, elle s’engage , une fois de plus, à neutraliser le génocide arménien.

5.1 D’autant plus que ces dernières décennies le gouvernement turc dispose d’investissements faramineux – notamment aux Etats-Unis, Grande Bretagne, Canada et Europe – pour financer des chaires académiques d’études turcophones en organisant, parallèlement, des comités mixtes de réconciliation réunissant intellectuels, chercheurs, historiens, juristes, etc. , Turcs et Arméniens, dans le but de jongler avec les faits (motifs et déroulement) du génocide, fréquentés – paradoxalement – par des académiciens turcs dépourvus de toute connaissance des mécanismes, documents, rapports et traités de l’ONU, et, avant tout, la définition officielle et universelle du génocide. Brouillage de pistes.

5.2 Parallèlement à ces rencontres, l’envoi systématique à la bibliothèque des Nations Unies et autres établissements des livres, thèses, pamphlets, rapports, documents imprimés en Turquie rédigés par des auteurs/chercheurs turcs, traitant de cette période de déconstruction de l’Empire ottoman, entre autres, des déportations, soulèvements, guerres etc., truffés de références illisibles, introuvables, incompréhensibles de l’époque. Note :- Et récemment, même procédure suivie par des auteurs azéris déforment les inscriptions (en arménien) sur les Hatchkars (croix taillées dans la pierre, exemples uniques de sculpture arménienne) par des lettres/icônes en alphabet azéri).

5.3 L’émergence des formes de négationnisme autant grotesques qu’insoupçonnables. En 2012, au Salon du livre en France, les trois pachas/généraux (Enver, Talat, Djemal), commanditaires du génocide, sont érigés en héros. Lors d’une grande exposition sur le patrimoine arménien à l’UNESCO, les légendes le définissant disparaissent du jour au lendemain (pas de date, pas de preuve). La Cour constitutionnelle française stoppe la promulgation de la loi, qui, pour la première fois, aurait mis, entre autres, le génocide arménien sous le coup de la loi. Un procès entraine un certain juriste militant français d’origine arménienne défendant le génocide, dans une mascarade juridique par des intellectuels turcs, l’accusant de subversion des faits et de la réalité. Dernièrement, la Cour européenne (CEDH) casse la décision du Tribunal fédéral suisse dans le cas de la condamnation de D. Perinçek pour son déni du génocide. (Aujourd’hui à la stupéfaction générale cette décision est reconfirmée !) Sans oublier le retournement des positions de juristes et d’hommes d’état mondialement connus comme le Prof. Cassese (décédé), Louis Joinet, Jack Lang, Cohn Bendit…, Clinton, Bush, préférant du jour au lendemain, le silence, voire des positionnements ambivalents et contradictoires, relatifs 5 au génocide alors qu’ils en étaient les défenseurs. Egalement la disparition de cinéastes, artistes, experts, historiens, dont certains, notamment aux USA (des experts en genocidal studies), forcés de modifier leurs thèses et évaluation de l’histoire quant au chapitre arménien – lorsqu’au cours d’une enquête universitaire (S. Carolina Univ. USA) l’un d’eux avoue avoir subi les pressions pour concéder à de tels revirements. Note - En pièce jointe l’évènement du jour au Pays-Bas.

5.4 Il ne s’agit que du sommet de l’iceberg. Ponctuels et imprévisibles, les exemples concrets de négationnisme se multiplient à chaque fois qu’il y résurgence de la cause arménienne. Ni répertoriés, ni analysés (à fond), leur but étant de « noyer le poisson dans l’eau ».

6. Désormais, lors des réunions des Nations Unies et, jusqu’au Sommet, des affrontements directs – une guerre diplomatique musclée – se poursuit entre diplomates turcs, azéris et arméniens. En l’absence de suivis, ces clashes apportent néanmoins une véritable lumière sur les positionnements, buts et enjeux des trois états en conflit...

6.1 Ainsi, renforcé par l’engagement des représentants de la RdA, la question arménienne demeure inscrite sur les agendas internationaux étayée par de nombreux documents officiels de l’ONU – compte-rendu, PV, rapports, lettres officielles, déclarations, résolutions et décisions.

6.2 Ces dernières années plus de huit résolutions relatives à la Prévention du génocide ont toutes été adoptées par acclamation aux séances du Conseil des droits de l’homme. Avec un nombre considérable de co-auteurs. La dernière de mars 2015 (A/HRC/RES/28/34), adoptée à la 28e session du Conseil, en comptait soixante-douze et, la précédente, de mars 2013, (A/HRC/RES/22/22) de la 22e session, un nombre également inhabituel de co-auteurs. Note.- Quant aux consultations informelles préalables à la préparation des textes finaux, non seulement elles sont restrictives et ambivalents jouant sur des mots et des phrases, mais révélatrices des colorations politiques des Etats participants à ces délibérations.

6.3 A noter également les résolutions successives sur le droit à la vérité, (et la justice). Notamment le dernier rapport de Pablo de Greiff, Rapporteur spécial pour la promotion de la vérité, de la justice , de la réparation et des garanties de non-répétition, la Déclaration des Nations Unies sur le droit des peuples autochtones, le dernier rapport du prof. Alfred de Zayas – The right to Remedy in Modern International Law and its Relevance to Armenian Claims, ainsi que le rapport final Resolution with Justice – Reparations for the Armenian Genocide (The Armenian Reparations Study Group : (Chair, Henry C.Theriault, membres, A. de Zayas, Jerraine O. McCalpin et Ara Papian).

7. Suite à l’assassinat (à Istanbul en 2007) du journaliste/écrivain renommé, Hrant Dink, d’origine arménienne, un courant de jeunes contestataires (identité, liberté et démocratie) traverse la société turque. Le soulèvement de Ghezi Parc en est l’exemple. (Note – a la vieille des élections législatives ces mouvements se renforcent pour dénoncer la politique du leader turc actuel avec la monté des parlementaires 6 d’origine kurde qui se veulent pro-arménien et l’avancé de K. Kilicdaroglu, leader du Parti populaire républicaine - H).

7.1 Par ailleurs, l’émergence en Anatolie, et ailleurs en Turquie, des citoyens turcs ayant progressivement découvert leur racines (et passé) arméniennes (convertis par peur à l’islam et grandi dans des familles turques) souhaitant se réconcilier avec leur mémoire et leur vraie identité arméno/chrétienne, oblitérée pendant un siècle et plus. D’excellents documentaires et autres films en témoignent. A cela s’ajoute le courage et les apports extraordinaires d’historiens, d’intellectuels, de sociologues et d’hommes d’Etat turcs, entre autres Kurdes, qui s’allient aux revendications arméniennes.

7.2 A ne citer que Hasan Cemal, petit-fils de Djemal Pasha dénonçant résolument la politique de ces ancêtres pour le sort réservé aux minorités non musulmanes vivant dans l’Empire ottoman ; les travaux des éditeurs/historiens Zarakolu, Taner Akcam, la juriste Fethiye Cetin (découvrant ses racines arms…, le cinéaste Fatih Akin, l’écrivain Elif Shafak, la sociologue Pinar Selek et autres qui ne cessent de réclamer justice et vérité contre les politiques négationnistes.

8. Quant à la Diaspora arménienne, libérée de ses peurs et tabous – et j’en doute ! – elle reste divisée en clans séparatistes sans parvenir à une convergence pan-arménienne indispensable à l’entreprise des démarches ciblées. En vue de faire renaître la nation arménienne. Du reste, beaucoup d’Arméniens de la diaspora refute l’idée de nation reconstituée ne se reconnaissant pas comme citoyens de la RdA. Autant de schisme que d’incohérence ... ...

8.1 Par ailleurs, des centaines d’associations, a constitution classique, restent focalisées sur le passé creusant ses péripéties dramatiques dans le but de récupérer terres, villes et patrimoines perdues, voir confisquées. Une certaine association puissante réclamant la possibilité de réhabiliter le traité de Sèvres (d’une Arménie libre au sud de la Turquie) . Chacune d’elles voulant s’ériger en champion de la cause arménienne. En attendant la question de la reconnaissance bascule entre infos et désinfos, réflexions et conceptualisations, analyses historiques et philosophiques et la victimologie - mettant en relief le symbolique et l’horreur du destin arménien. Des conférences, débats, documentaires focalises sur la mémoire personnelle et collective avec ses répercussion sur les sociétés après génocide arméniennes créant une conscience civile mondiale de plus en plus confuse.

8.1 Or, les Arméniens de la Diaspora (non citoyens de la RdA) ne peuvent jouer un rôle dans ce débat/procès qu’en s’engageant politiquement et en faisant valoir le droit international et tous les instruments juridiques internationaux auprès des instances internationales. En participant activement à toutes les réunions internationales avec un statut d’ONG, ou autre, organisation affiliée et accréditée auprès de l’ONU et avec le soutien des partenaires non-Arméniens et non étatiques. En collaboration étroite avec les représentants/délégations officiels de la RdA. 7

8.2 Seule une diplomatie internationale discrète sans « naming and shaming » et sans médiatisation excessive pourra amener la classe politique turque de sortir de son tunnel négationniste et de négocier la reconnaissance - et ses suites.

8.3 A l’heure actuelle peut-on encore faire appel en s’adressant aux plus hautes instances internationales ? l’AG et et le Conseil de sécurité de l’ONU, le Conseil des droits de l’homme, la CPI, autres cours internationales ou intergouvernementales – pour la création d’un Tribunal spécial, voir une instance juridique mondiale indépendante, sous l’égide de l’ONU, afin d’ouvrir un procès du passé et du présent des Arméniens en toute transparence et une documentation non biaisée. (Suite au procès Tehlirian e au procès Tehlirian bâclé). Un procès mené par des juges et des procureurs impartiaux, nommés par les instances internationales, et non pas par les parties en conflit et leurs alliés. Une sorte de CPI à moins que celle-ci fasse un cas d’exception pour éventuellement se charger du cas arménien. PS La Turquie n’a jamais signé le traité ou ratifié le Traité de Rome fondant la CPI. L’Arménie oui. ratifié la CPI . l’Arménie oui. ***

Note - Aujourd’hui l’Arménie, enclavée et entourée de puissances hostiles aux modèles oligarchique de gouvernail plutôt que de démocraties parlementaires transparentes, est secouée par la révolte des jeunes et des opposants contre les mesures répressives et partisanes du gouvernement. Le chômage, un avenir incertain plutôt que réjouissant, les poussant à l’exode – une immigration constante – vers l’Occident et la Russie où se sont construites de grandes communautés arméniennes prospères. Depuis l’indépendance de l’Arménie plus de trois millions ont quittent le pays à la recherche de salaires et conditions de vie meilleurs, ainsi que la sécurité, sans oublier une guerre imminente contre l’Azerbaïdjan. Bien que L’Arménie se rapproche de plus en plus à l’Union et d’autres institutions européennes, en l’absence d’une classe moyenne solide, le pays reste divisé entre très riches et très pauvres (et les campagnes), souvent laissées pour compte par le gouvernement central. Avec un PNB très bas, sans accès facile aux marchés mondiaux ainsi que l’emprise de la Russie, une situation plutôt précaire en cette période de transition vers une démocratie transparente et égalitaire. En plus du conflit de NK/Artsakh exigeant le maintien d’une armée forte – donc un budget militaire important. Actuellement, l’Arménie reçoit nombre de refugies en particulier de l’Iraq et de la Syrie fuyant les atrocités dans ces pays par l’islam radical de Daesh (Etat islamique et non négociable !) mettant en péril le sort du Proche et Moyen Orient… A noter qu’après plusieurs attentats, notamment contre les églises comptes en Egypte, désormais les derniers combattants de Daesh sont en déroute à Mossoul et à Raqqa, neutralisés par les combattants kurdes, l’armée syrienne et les forces de la coalition. Quant à la Diaspora nouveaux rapprochements avec les Kurdes, Yezidis, Alevis, Chaldéens, Syriens de rite chrétien, et autres minorités réclamant une certaine autonomie. Entre autres, la fondation du Conseil national de l’Arménie occidentale revendiquant légalement et historiquement le patrimoine national arménien au sud de la Turquie d’après les dispositions du Traité de Sèvres … 8 Quant à la Turquie, après le putsch manqué de juin 2016, et le referendum constitutionnel d’avril 2017 donnant un pouvoir absolu R.T. Erdogan, elle se trouve actuellement dans une situation explosive, ce dernier ayant purgé, limoge, arrêté tout contestataire à son régime – leaders d’opposition, journalistes, académiciens et autres en muselant la presse libre. Par ailleurs, entretenant, des relations de plus en plus controversées avec l’Occident et ses voisins. Une politique d’essuie-glace dont le but n’est que maîtriser tous les enjeux politiques de la région en sa faveur.

Aline Dedeyan – rev. Juillet 2017 - adedeyan@yahoo.com