L'Antiquité :
Si les plus anciennes traces sont des sceaux sur les bouchons des amphores
égyptiennes trouvées dans les tonneaux de la période prédynastique, le
fameux “breuvage d'Horus” vient de cette époque, et la plupart des pharaons
possédaient leurs propres vignes. Il semble que c'était surtout à proximité
du delta du Nil, où ils pouvaient être irrigués régulièrement, que les
vignobles se développaient le mieux.
Non loin, et comme en Palestine, la vigne prolifère abondamment dans les
pays situés à l'est de la Méditerranée ainsi qu'autour de la Caspienne et de
la mer Noire. A Byblos, en Arabie, à Babylone, florissaient les vins les
plus estimés, que les Syriens et les Phéniciens expédiaient par les
traditionnelles caravanes vers la plupart des pays voisins, et jusqu'en
Chine... Les rois, princes et sultans offraient le vin à leurs hôtes les
plus illustres et à leurs dieux, comme les Grecs anciens.
L'influence grecque
et romaine :
On le sait, la Grèce
fait certainement partie du premier pays où, historiquement, le vin se
rapproche le plus de celui que nous connaissons aujourd'hui. La plupart de
ses vins étaient consommés coupés d'eau, voire légèrement aromatisés. Le
célèbre Ulysse n'hésitait pas, semble-t-il, à savourer du vin doux, qui
devait être l'ancêtre de la Malvoisie. La propagation de sa culture et de sa
civilisation permit d'implanter la vigne dans la plupart des pays voisins,
et notamment en Italie, que les Grecs dénommaient d'ailleurs la “Terre des
vignes”. Suivant leurs traces, les Romains ont donc hérité de l'art de la
vigne, et ont été les plus grands ambassadeurs de vins qui soient, ceux-ci
devenant de plus en plus comparables aux vins de notre époque. De colonie en
colonie, les vignobles se développèrent très rapidement, malgré les
incertitudes de l'histoire, où les arrachages succédèrent aux plantations,
et vice versa.
Les vignes s'installèrent dans les vallées les plus prospères. Partant de
Provence, les Romains plantèrent de Marseille à Bordeaux, puis dans la
vallée du Rhône, en passant par l'Espagne (Cicéron vante les crus de
Tarragone et de Catalogne) et l'Afrique du Nord pour rejoindre l'Allemagne,
dans les vallées de la Moselle et du Rhin... Tous les vignobles existant à
l'époque témoignaient de la puissance de l'Empire romain jusqu'au Ve siècle.
Quand il s'écroula, les Barbares envahirent toute l'Europe, les Vandales
laissant pour mémoire leur nom à l'Andalousie.
Du Moyen Age au XXe
siècle :
Durant cette longue
période obscure, où les guerres féodales ravagèrent les vignobles, la vigne
eut du mal, faute de civilisation intelligente, à subsister. Les vignobles
passèrent ensuite sous la protection de l'Église. Ce fut l'époque de la
toute-puissance des moines : le vin n'est-il pas le “Sang du Christ”?
Riche, omniprésente, toute-puissante, capable de faire et de défaire
n'importe quel royaume, l'Église sut aussi créer et développer la plupart
des grands vignobles occidentaux. Les monastères florissaient, leurs
richesses s'accumulaient. Véritable centre européen, la Bourgogne devint la
région la plus exubérante en la matière, par laquelle transitaient la
plupart des vins provenant d'Allemagne, d'Angleterre, d'Italie et du sud de
la France. Rappelez-vous que Charlemagne lui-même possédait le vignoble de
Corton, et que les cisterciens produisaient à Chablis comme à Vougeot. Le
succès bourguignon devait être impressionnant jusqu'au siècle dernier.
En parallèle, la mode du vin s'intensifia partout : dès le début du XIVe
siècle, l'Angleterre importait des vins espagnols, et toute l'Europe du Nord
consommait du Xérès ou du vin des Canaries. Les Anglais s'intéressèrent
également beaucoup au Clairet d'Aquitaine, l'Italie, la Grèce et le Portugal
exportaient dans la plupart des pays (Edouard III développa les achats de
vin portugais), et Charles II ramena de France la mode du Champagne. Pour
l'anecdote, Champenois et Bourguignons se livraient une concurrence
acharnée, les uns et les autres bénéficiant de soutiens successifs, Louis
XIV préférant le vin de Beaune, et Louis XV celui de Champagne... Plus tard,
lorsque l'Angleterre et la Hollande entrèrent en guerre avec la France,
Guillaume d'Orange et ses successeurs allemands imposèrent lourdement les
vins français et, en 1703, le traité de Méthuen accorda des faveurs
spéciales au vin de Porto, que l'on commença à fortifier avec de l'alcool
vers 1710. Une belle occasion pour le Porto de s'implanter en Angleterre.
Partout, la qualité des vins s'améliore. En Allemagne, dans le Rheingau par
exemple, les meilleurs plants de Riesling font leur apparition, et, dès
1730, les prémices d'une réglementation se font sentir. Puis la première
petite “révolution” fut la découverte du bouchon de liège et l'emploi de
plus en plus systématique de la bouteille, au cours du XVIIIe siècle. Quand
éclata la (vraie) Révolution française, le peuple s'adjugea tout
naturellement les vignobles des nobles et de l'Église. Peu de temps après,
en 1803, Napoléon sécularisa les vignobles, en France comme en Allemagne, et
la plupart des domaines furent mis aux enchères.…
Source :
http://www.guidedesvins.com/histoire_definition.html
merci à l’auteur de cet article Patrick Dussert-Gerber pour son aimable
autorisation.
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